CALVAIRE DES PECHEURS SENEGALAIS – Quelle bouée de sauvetage contre la migration clandestine ?

Depuis la nuit des temps, à la porte océane de l’Afrique de l’Ouest, le Sénégal est connu pour ses côtes poissonneuses, ses pêcheurs intrépides et ses pirogues colorées qui sillonnent l’Atlantique.

Cependant, ces dernières années, une tendance inquiétante a émergé parmi les communautés de pêcheurs sénégalais, notamment mes parents Lébous.

Confrontés à la raréfaction des ressources marines et à des difficultés de subsistance, de nombreux pêcheurs se tournent vers la migration, à bord de leurs pirogues pour traverser l’océan à la recherche d’un avenir meilleur.

Force nous est de constater les raisons de ce phénomène, les défis auxquels sont confrontés les pêcheurs et les implications de cette migration forcée.

La rareté des ressources halieutiques en est la principale cause.

La pêche a longtemps été une activité cruciale pour les communautés Léboues du Sénégal, assurant leur subsistance et contribuant à l’économie locale. Plus de 600 000 emplois sont générés par ce sous-secteur stratégique.

Cependant, la surpêche, les changements climatiques et d’autres facteurs ont entraîné une diminution significative des prises, mettant en péril la vie des pêcheurs et de leurs familles.

Face à cette crise des ressources marines, de nombreux pêcheurs se retrouvent devant l’impossibilité de gagner leur vie de manière durable, ce qui les amène à explorer d’autres horizons.

La migration devient alors une bouée de sauvetage pour de nombreux pêcheurs sénégalais. Convaincus que l’herbe est plus verte ailleurs, ils prennent leurs pirogues, symboles de leur métier ancestral, pour entreprendre un périple incertain vers l’inconnu.

Ces voyages périlleux les conduisent souvent vers les côtes européennes, où ils espèrent trouver de meilleures opportunités économiques pour eux-mêmes et leurs familles, ou une mort certaine de milliers de jeunes qui périssent en mer.

La migration en pirogue est une entreprise extrêmement dangereuse. Les pêcheurs s’exposent à des conditions météorologiques adverses, aux tempêtes violentes et aux dangers inhérents à la traversée de vastes étendues océaniques dans des embarcations souvent précaires. De nombreux récits témoignent des sacrifices et des risques considérables que ces pêcheurs prennent, certains payant le prix ultime au cours de leur périple.

La migration des pêcheurs sénégalais a des répercussions importantes à la fois pour les communautés locales et pour les pays d’accueil.

Localement, la perte de main-d’œuvre qualifiée affaiblit davantage les communautés déjà vulnérables. À l’échelle internationale, cela soulève des questions sur la gestion des migrations, les droits de l’homme et la coopération internationale pour aborder les causes profondes de ce phénomène.

La migration des pêcheurs sénégalais, prenant leurs pirogues pour s’émigrer faute de poissons à vendre, est le résultat d’une conjonction de facteurs complexes.

Pour résoudre ce problème, il est crucial de s’attaquer aux racines de la crise des ressources marines, d’investir dans des pratiques de pêche durables et de mettre en place des initiatives de développement économique pour les communautés côtières.

En l’absence de telles mesures, la migration en pirogue continuera d’être un triste reflet des défis auxquels sont confrontés les pêcheurs sénégalais dans leur quête d’un avenir meilleur.

Aicha Gueye PDS Suisse

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