« Lettre ouverte d’un militant au Président Karim Maïssa WADE »

Lettre ouverte d’un militant au Président Karim Maïssa WADE. L’angoisse grandissante d’un militant.

Monsieur le Président, il faut rentrer immédiatement au pays pour gagner les élections présidentielles du 25 Février 2024.

Une juridiction si spéciale, sortie des oubliettes, et guidée d’une mission commando dont l’unique but était de liquider un adversaire politique ; voilà tout ce que Macky Sall avait trouvé pour s’assurer d’un second mandat.

Cette mascarade qui a fait naître une condamnation arbitraire suivi d’un exil forcé depuis le 24 juin 2016 nous a beaucoup fait mal et ce mal continue.

Mais comme dit l’adage ,la vérité jaillira toujours de l’apparente injustice. Votre condamnation qui n’a été populaire qu’auprès de ceux qui l’ont commandité a été désavouée partout dans le monde, de la Cour de justice de la Cedeao (en 2013) au groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire (en 2015, sans oublier la manche importante remportée à Paris.

L’ironie du sort est qu’en juillet dernier, sans aucune demande faite, cet abattoir d’hommes politiques dénommé CREI a été enterré sans fleurs ni couronnes après 11 années d’existence soldés d’une seule utilisation, ce qui constitue pour vous une énième victoire contre l’état du Sénégal.

Cependant, toutes ces victoires personnelles ne seraient suffire aux yeux de ces millions de personnes qui considèrent que, seule votre accession au pouvoir reste l’étape ultime d’une série de triomphes, mais pour cela vous devez retourner au pays le plus rapidement possible.

Monsieur le Président, en bon héros que vous êtes ,vous ne pourrez retrouver la paix de l’esprit qu’au moment où vous accepterez de rentrer chez les siens afin de reprendre le flambeau et perpétrer le legs du père fondateur de la démocratie sénégalaise, je veux citer votre père le président Abdoulaye Wade.

A travers ces lignes et ces quelques propos parfois mal choisis ,vous ressentirez certainement cet état de souffrance chronique généré par l’engagement politique auprès d’un leader exilé de force.
Nous avons été très longtemps orphelins d’un guide, l’heure est venue de libérer ces inconditionnels karimistes qui ne rêvent que de vous voir fouler le tarmac de l’aéroport international Blaise Diagne.

La jeunesse vous attend, cette jeunesse abusée et désorientée, cette jeunesse au futur assombri espère de vous cette lueur tant attendue, cette même jeunesse à qui vous disiez avoir compris leur désarroi, et leur désespoir que la situation économique et sociale du pays privait de toute activité et de toutes perspectives d’avenir.(message du 5 juin sur la situation du Sénégal)

Au-delà de la jeunesse c’est le Sénégal tout entier qui vous attend, ce Sénégal qui selon vous doit être un Sénégal de progrès et de justice sociale où chacun pourra trouver sa place, mener une vie digne et retrouver confiance en lui-même, on ne peut pas rêver mieux que ça.
De juillet 2017 à aujourd’hui nous n’avons cesser de vous attendre avec la même ferveur, mais s’il vous plait mettez vous en route et venez faire face à vos devoirs afin de continuer à mériter la confiance de ceux qui vous ont toujours investi et de tous ceux qui sont décidés à vous accompagner.

C’est plus facile de comprendre et d’accepter que votre présence à présent au Qatar soit une contrainte de Macky Sall qu’une simple stratégie politique, car même s’il est avéré que l’essence d’une bonne stratégie politique est le choix d’accomplir ses activités d’une manière différente de celle de ses concurrents, il n’en demeure pas moins évident que (balla né naam né fa)
Aucun moment ne serait être plus propice à un retour que celui actuel.
L’opération ngibissi doit être suivie d’une réaction immédiate et non rester qu’un simple slogan.

En cette période presque préélectorale, vous devez retourner au pays et arrêter de briller par votre silence, seule une multiplication d’éclats médiatiques est opérante, et les sénégalais vous attendent sur des interviews, et déclarations autres que les rares tweets et messages sur Facebook.
Si vous avez été l’absent le plus présent c’est d’abord grâce à votre condamnation arbitraire qui a attirée la sympathie des sénégalais ensuite votre compétence, votre notoriété, votre nom, mais surtout l’espoir porté en vous.

Si nous n’agissons pas et que nous nous cramponnons à des demi-mesures en espérant un miracle, nous seront voués à l’échec.
Aristote ne s’est pas trompé en disant que la nature a horreur du vide. Mais la politique de la chaise vide est également infructueuse.
La campagne électorale a prématurément commencé ,les candidats sont sur le terrain et le renouvellement de nos instances de base en cette période que j’ai d’ailleurs du mal à comprendre ne saurait se substituer en campagne. Nous avons besoin de vous sur le terrain.

Monsieur le Président votre retour au pays ne peut et ne doit être qu’une question de jours maintenant, c’est le moment ou jamais,car tous les signaux vous menant à l’avenue du Président Leopold Sedar Senghor sont au vert.

Comprenez par cette lettre ,que ceci n’est ni un esprit rébellion qui m’anime encore moins un manque de discipline partisane, mais plutôt une angoisse et une hantise du syndrome de 2019 ,et sur ce point je peux vous assurer que je ne suis pas le seul.
Pour vous paraphraser encore une dernier fois
«Il n’est de bataille perdue que celle que l’on ne livre pas». Cette phrase du Général De Gaulle doit inspirer et guider toutes nos actions dans les prochaines semaines. On vous dit à très bientôt au Sénégal pour l’ultime combat.

Je vous prie de croire, Monsieur le Président, à l’expression de mon profond engagement militant.
Veuillez agréer mes salutations les plus respectueuses.

Depuis Paris
Adama Djidiack FAYE
Ancien Secrétaire Général du MEEL/FATICK
Membre de la FNCL Fédération Nationale des Cadres Libéraux.

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