Plan de relance du secteur de l’Energie : La botte secrète de Karim Wade
Mettre définitivement fin aux délestages et à la crise du secteur de l’énergie, en général, est une demande populaire légitime des Sénégalais. M. le ministre d’Etat, Karim Wade, vient de conduire un diagnostic assorti de solutions concrètes pour conjurer les maux qui plombent ce secteur.
«Nous avons un défi historique, mais c’est aussi une opportunité historique. Cette opportunité, c’est d’avoir identifié pour la première fois depuis plus de 30 ans toutes les difficultés qui, ces dernières années, ont entravé le développement harmonieux du secteur de l’énergie », a déclaré le ministre d’Etat, Karim Wade. Dont les services viennent de procéder au diagnostic, assorti de solutions concrètes, de tous les maux qui plombent le secteur de l’énergie.
Pour expliquer le principe directeur de cette initiative décisive, le ministre en charge de l’Energie a ajouté : «Si j’ai décidé de lancer un vaste état des lieux avant d’entreprendre toute action, c’est parce que l’Etat, et ses partenaires au développement, et les Sénégalais, ne pouvaient plus continuer à accepter de mettre sous perfusion un secteur, sans avoir une parfaite compréhension des problèmes et avoir des résultats visibles ».
La stratégie mise en œuvre se décline en deux volets : le plan d’urgence et la restructuration financière de la Senelec. Avec un chronogramme qui devra arriver à échéance en 2015.
Le volet plan d’urgence est subdivisé en trois axes majeurs : la mise en œuvre d’un programme de capacité de production d’appoint d’urgence; la mise en place d’un plan agressif de gestion de la demande; et la construction de capacités de production permanentes, pour l’accélération de la sortie de crise.
Pour ce qui est du second volet, M. Karim Wade dira : «Notre objectif, le seul et l’unique, est de susciter le plus rapidement possible des effets immédiats pour améliorer définitivement la fourniture d’électricité. Ce qui nous permettra de répondre aux attentes légitimes, normales et naturelles des consommateurs, des mères de familles, des commerçants, des tailleurs, des mécaniciens, des menuisiers entre autres. Qui, après une dure journée de labeur, retournent dans leurs foyers dépourvus d’électricité; alors qu’ils n’ont parfois pas pu mener non plus leurs activités professionnelles, car délestés sur le lieu de travail ».
«En dépit de la multiplicité, de l’ampleur et de l’étroite interdépendance des problèmes à traiter, a-t-il ajouté, j’attends de vos travaux des conclusions précises, apportant des réponses pertinentes à l’ensemble des questions qui minent et menacent le secteur ».
Pour réussir ce qu’il appelle un « Plan Marshall », il compte sur un « dialogue constructif » avec les cabinets d’audit, le Comité de Restructuration et de relance du Secteur et des partenaires dont Edf (Electricité de France).
D’ici à bref délai, on nous apprend qu’il sera lancé un « premier programme de réhabilitation, maintenance et entretien des centrales de la SENELEC, pour récupérer au moins 50 MW des capacités avant la fin de l’année 2011, pour parer aux délestages et absorber une partie de la demande cachée ».
Il est aussi précisé que la location immédiate d’une capacité de production d’appoint de 150 MW, dont 50 MW de réserve, permettra de résorber le déficit chronique et de sécuriser le programme de maintenance.
Toujours sur ce registre, il y a : l’extension des centrales de Boutoute (10 MW) et de Tambacounda (6MW) ; la sécurisation des approvisionnements en combustible de SENELEC. Dans le même créneau de réalisations, on peut citer : « l’acquisition d’une ou plusieurs nouvelles centrales au fuel lourd, pour une capacité totale minimale de 180 MW (3 x 60 MW) ; l’accélération du plan de sécurisation court terme gaz (construction du pipeline Gadiaga – Cap des Biches et EPC pour faire passer la centrale GTI entièrement au gaz) ; la mise à niveau du transport et de la distribution ;le lancement d’un nouveau programme charbon de 300MW minimum et construction d’un port minéralier, en sus de la centrale charbon de 125MW, dont la mise en œuvre connaît de sérieuses difficultés ».
«Nous n’avons pas le choix. A côté de ce plan d’investissement extrêmement important, il nous faudra nous attaquer très rapidement à la restructuration financière de SENELEC (Volet 2) à travers une opération de renforcement des fonds propres, une restructuration de la dette et une injection importante de ressources financières », a toutefois averti le ministre de l’Energie. Ce dernier a, pour finir, rappelé que «le président de la République et le gouvernement sont plus que jamais déterminés à mettre en œuvre ce plan d’urgence et à entamer le processus de restructuration financière de la SENELEC ».
SENEWEB